Psychopathologie développementale



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  • Introduction

    L’étude de la psychopathologie provient du constat simple suivant : dès le plus jeune âge, l’être humain manipule son environnement, classifie et catégorise. Nous structurons le monde que nous habitons. Le normal et le pathologie reflètent donc le fait que les êtres humains sont des classificateurs.

    Du normal à l’anormal

    Le comportement d’un individu (enfant) est dit anormal si :

    • il est excessif ou insuffisant
    • il entrave le fonctionnement adaptatif
    • il reflète une détresse ou une souffrance psychologique
    • il reflète un retard, une rigidité ou un décalage développemental
    • il enfreint les normes

    Ces critères restent relatifs car les comportements dépendent du contexte.

    Perspective psychoanalytique

    Les troubles psychopathologiques sont l’expression manifeste de pulsions inconscientes souvent de nature sexuelle ou agressive. Leurs symptômes permettent à l’enfant d’exprimer ces pulsions de manière moins menaçante en les déplaçant d’un objet défendu (mère) à un autre (phobie).

    Perspective comportementale

    Les troubles psychopathologiques sont le résultat souvent accidentel de processus de conditionnement ou d’imitation au cours desquels l’enfant acquiert différents comportements qui entravent son développement. Ces comportements se maintiennent et souvent s’aggravent parce qu’ils sont régulièrement renforcés (positivement et négativement). Exemple : un enfant anxieux qui va grâce à ces « symptômes » rester à la maison au lieu d’affronter l’école.

    Perspective cognitivo-comportementale

    Les troubles psychopathologiques sont le résultat souvent accidentel d’interprétations erronées de la réalité qui alimentent et sont alimentées par un niveau élevé d’affectivité négative. Les symptômes se maintiennent et souvent s’aggravent car l’enfant refuse TOUT LE TEMPS d’affronter ce qu’il craint. Il ne peut ainsi jamais réaliser que ses interprétations sont sans fondement. Par exemple : redoutant une catastrophe terrible s’il n’obéit pas exactement à ses obsessions, l’enfant se condamne à répéter les compulsions qui les accompagnent.

    Perspective systémique

    Les troubles psychopathologiques sont l’expression manifeste de conflits familiaux que l’ensemble de la famille refuse de reconnaître et de chercher à résoudre. Avec le temps, les symptômes de l’enfant persistent et souvent s’aggravent mais restent sans solution tant qu’ils contribuent au maintien du système familial. Exemple : si un enfant a des angoisses de séparation, il va dormir avec ses parents ce qui leur permet d’éviter une intimité qui les menace énormément depuis longtemps.

    Perspective relationnelle

    Les troubles psychopathologiques viennent de la perturbation souvent précoce de relations majeures (ex : mère-enfant). Avec le temps, les symptômes persistent et s’aggravent car l’enfant continue à entretenir les mêmes relations perturbées et acquiert un habitus relationnel mauvais.

    Cadre conceptuel

    Les données épidémiologiques

    Les troubles psychopathologiques de l’enfance et de l’adolescence :

    • sont fréquents mais la plupart ne sont pas diagnostiqués
    • sont plus ou moins chroniques : une dépression non traitée durant l’enfance ne sera pas la même à l’adolescence
    • ont des répercussions négatives parfois majeures à l’âge adulte (effets importants à long terme)
    • entraînent des coûts humains et financiers considérables (en plus des souffrances)

    Il vaut donc mieux traiter ces troubles dès l’enfance car les adultes coûtent beaucoup plus cher.

    Prévalence des troubles chez les enfants et les adolescents

    • Troubles anxieux : 6.9% de la population
    • Problèmes de comportement : 3.3% de la population
    • Déficit de l’attention : 3.3% de la population
    • Troubles dépressifs : 2.1% de la population

    Continuité hétérotypique

    La continuité hétérotypique signifie qu’un même trouble ne donnera pas les mêmes difficultés à tous les âges puisque le contexte bouge.

    • 3-4 ans : opposition et provocation
    • 7 ans : bagarre
    • 10 ans : mensonge et vol
    • 12 ans : vandalisme et cruauté
    • 16 ans : viol
    • 19 ans : attaque à main armée

    Les troubles psychopathologiques qui apparaissent à l’age adulte ont souvent des origines qui remontent à la petite enfance ou à l’enfance, reflètent des souffrances restées pendant des années et entraînent des coûts très importants.

    Deux approches complémentaires

    Catégorielle

    Cette approche est statistique (quantitative) et distingue le normal du pathologique. Elle est essentielle à l’épidémiologie et à la santé publique.

    Dimensionnelle

    Cette approche est médicale (qualitative) et met en évidence les différences individuelles. Les problèmes psychologiques sont sur un continuum de fréquence et d’intensité. Elle est essentielle à la description et à l’intervention.

    La combinaison des deux approches nous mène vers plusieurs niveaux :

    1. niveau culturel : normes, attentes
    2. niveau social et familial : famille, relations
    3. niveau psychologique : sentiments, pensées, actions
    4. niveau biologique : neurotransmetteurs
    5. niveau génétique : troubles, facteurs

    Épigenèse développementale

    Le développement normal et pathologique est probabiliste et non pas prédéterminé. Le développement est plus ou moins limité mais pas déterminé. Plusieurs facteurs de risques et de protection influencent ce développement. Ces facteurs ne sont pas statiques car ils changent sans cesse.

    Les facteurs de risque

    • Personnels : vulnérabilité tempéramentale, impulsivité, hyperactivité, attachement insécure, déficit verbal, QI verbal faible, biais d’attribution
    • Familiaux : discipline incohérente et punitive, surparentage, criminalité, parents jeunes, manquant d’éducation.
    • Sociaux : pauvreté, racisme, préjudice, scolarisation inadéquate, rejet, criminalité, violence dans la communauté.
    • Culturels : médias, glorification de modèles culturels malsains, socialisation divergente des sexes.

    La plupart de ces facteurs de risque ont une influence limitée, sont non spécifiques et s’appliquent à différents troubles.

    Le retard mental

    De quoi s’agit-il ?

    Trois dénominateurs communs :

    • Fonctionnement intellectuel inférieur à la moyenne
    • adaptation limité dans différents domaines de la vie quotidienne.
    • Début du trouble avant 18 ans : durant l’enfance ou la petite enfance

    Critères diagnostiques

    Selon le DSM-IV, il survient avant 18 ans et ne peut être diagnostiqué qu’en présence :

    • déficience du fonctionnement intellectuel (QI)
    • altérations significatives du fonctionnement adaptatif

    Quatre degrés de sévérité

    1. Léger (85%) : QI 50-55 à 70
    2. Moyen (10%) : QI 35-40 à 50-55
    3. Grave (3-4%) : QI 20-25 à 35-40
    4. Profond (1-2%) : QI < 20-25

    Ces degrés sont donc basés en fonction des capacités intellectuelles et des difficultés d’adaptation. Le diagnostic se fait souvent par la négative : ce que l’enfant ne peut pas faire définit encore largement le retard mental aujourd’hui.

    Le QI est souvent difficile à déterminé car l’intelligence est une faculté qui a des dimensions multiples, le QI n’est pas fixe.

    Le retard mental reflète aussi le contexte social et les attentes culturelles.

    Caractéristiques du retard mental

    • Il a des origines multiples (facteurs génétiques et environnementaux)
    • Il a des trajectoires développementales très différentes
    • Il a des manifestations très diverses

    Cela même chez des enfants dont le degré de retard mental est comparable.

    Les différentes manifestations du retard mental sont moins évidentes dans les capacités intellectuelles de l’enfant ou de l’adolescent que dans son adaptation quotidienne qui est toujours plus ou moins affectée à différents niveaux.

    La diversité du retard mental

    Se manifeste par :

    • autonomie quotidienne physique
    • autonomie quotidienne sociale et affective
    • fonctionnement à l’école ou au travail
    • présence de troubles psychopathologiques comorbides
    • affections médicales qui accompagnent le retard

    Au-delà des capacités intellectuelles

    Le retard mental induit aussi :

    • des capacités d’apprentissage limitées
    • un besoin plus ou moins constant de surveillance et de soins
    • un niveau limité d’autonomie personnelle, sociale et professionnelle

    Comment évolue le retard mental ?

    La trajectoire développementale varie en fonction de l’étiologie et de la sévérité des difficultés. Le retard mental est chronique et affecte l’ensemble du fonctionnement. Il est assez stable pour les enfants atteints de manière moyen, grave et profond.

    Retard mental léger

    • acquisition lente de compétences affectives, sociales et instrumentales
    • le niveau d’autonomie personnelle et social est la même que chez les enfants normaux
    • la compréhension et l’utilisation du langage sont limitées mais concrètes

    Retard mental moyen

    • difficultés de communication
    • difficultés à apprendre les règles sociales
    • besoin d’encadrement soutenu
    • autonomie limité
    • problèmes de motricité
    • ne savent pas lire ou écrire

    Retard mental grave

    • mêmes difficultés que pour le retard mental moyen mais plus prononcées
    • langage fonctionnel est pauvre ou absent
    • surveillance étroite et soutien de l’entourage
    • soins particuliers, liens avec d’autres affections médicales

    Retard mental profond

    • dès la petite enfance, il affecte l’ensemble du développement physique et psychique.
    • supervision et soins constants dans une institution
    • langage très limité ou inexistant
    • autonomie très limitée ou inexistante

    Les difficultés qui aggravent le trouble

    1. Les affections médicales sont fréquences et variées selon le degré de sévérité du retard mental et de l’étiologie. Elles varient en fonction de l’âge mais les plus fréquentes sont : épilepsie, infirmité motrice cérébrale, troubles sensoriels.
    2. Les symptômes et les troubles psychopathologiques comme les difficultés d’adaptation (immaturité, passivité ou agitation, réactions imprévisibles). Les troubles les plus souvent associés sont l’hyperactivité et les troubles de l’humeur ou du développement.
    3. L’autostimulation et l’automutilation : l’autostimulation concerne les mouvement répétitifs et stéréotypes comme les balancements. Les automutilations signifient se frapper ou se blesser très sérieusement. Elles peuvent limiter les possibilités d’apprentissage et conduire à des traumatismes sérieux.
    4. Les difficultés de langage et de communication : ces capacités se développement plus lentement ou différemment et concernent tous les niveaux (articulation, syntaxe, compréhension, utilisation, communication verbale et non verbale.

    D’où vient-il ?

    On ne peut pas spécifier l’étiologie car le retard mental regroupe un nombre de troubles très hétérogènes.

    Les causes immédiates

    1. Période anténatale : aberrations chromosomiques comme anomalie du nombre, fragilité d’un site ou anomalie d’une structure ; mutations génétiques ; prématurité, postmaturité, dysmaturité.
    2. Période périnatale : complications liées à l’accouchement.
    3. Période postnatale : encéphalopathies diverses d’origine virale, toxique, traumatique, socio-économique.

    Conclusion

    Deux défis majeures principaux : scientifique vs. social.

    Le défit scientifique est de considérer l’enfant retardé comme une personne et non comme un être cognitif. Le défit social est de traiter les questions de dignité humaine comme : comment traiter ces personnes atteintes ? Quelle place dans la société ? Où et comment les éduquer ? Comment réagir à la naissance d’un enfant atteint de retard mental ?

    Les troubles de la communication et des apprentissages

    Ce sont des troubles hétérogènes du développement dans le langage, la lecture, l’écriture et le calcul dans lesquels il y a une perturbation des premières étapes de la scolarité. C’est la spécificité des fonctionnements atteints qui caractérise ces troubles

    Trois troubles majeurs des apprentissages :

    • la lecture
    • l’expression écrite
    • le calcul

    Trois troubles majeurs de la communication :

    • trouble du langage de type expressif
    • trouble du langage de type mixte réceptif-expressif
    • trouble phonologique

    Ces troubles reflètent deux observations courantes :

    1. Les enfants n’apprennent pas tous au même rythme et de la même manière.
    2. Il y a des difficultés inattendues à apprendre, à parler, à lire, à écrire et à calculer.

    Ces difficultés sont dites « inattendues » car elles ne s’expliquent pas par des problèmes sensoriels, intellectuels, scolaires, familiaux ou sociaux.

    Troubles de la communication

    Les troubles des apprentissages sont souvent précédés de difficultés langagières importantes comme des troubles langagiers ou des troubles phonologiques.

    Trouble du langage expressif

    L’enfant atteint de ce trouble

    • met longtemps à apprendre à parler
    • a un langage limité : vocabulaire pauvre, phrases incomplètes
    • a des difficultés phonologiques (articulation)
    • a des difficultés de mémoire (chercher les mots dont il a besoin)

    Troubles du langage réceptif-expressif

    L’enfant atteint de ce trouble a du mal à

    • s’exprimer clairement
    • comprendre le langage parlé
    • suivre les instructions
    • comprendre les tournures de phrase
    • saisir les expressions subtiles

    Ce trouble s’accompagne de difficultés phonologiques, de mémoire et de non acquisition de certains phonèmes.

    Trouble phonologique

    L’enfant atteint de ce trouble a

    • diverses difficultés dans l’acquisition des phonèmes : il articule et prononce mal ce qui le rend difficile à comprendre
    • tendance à substituer des phonèmes par d’autres

    Épidémiologie et trajectoires développementales

    Les troubles de la communication sont fréquents en bas âge :

    • 2-3% d’enfants ont des troubles expressifs et mixtes
    • 10% ont des troubles phonologiques

    Les difficultés de communication s’améliorent ou disparaissent complètement pendant l’enfance ou l’adolescence.

    Troubles des apprentissages

    Trouble de la lecture

    Il se traduit par des difficultés dans deux domaines liés : la phonologie (déchiffrage et identification des mots) et la sémantique (compréhension).

    Les faiblesse de nature phonologique se caractérisent par :

    • une mémoire verbale limitée
    • une expression verbale altérée
    • des problèmes d’énonciation
    • des difficultés à avoir un vocabulaire large

    Trouble de l’expression écrite

    Il se caractérise par des difficultés dans la coordination visuelle et motrice et des difficultés liées au vocabulaire, à l’orthographe, à la grammaire et à la composition.

    Trouble du calcul

    Il consiste à une incapacité à reconnaître, comprendre et manipuler des concepts mathématiques, des signes mathématiques, des symboles numériques, des opérations arithmétiques et des tables de multiplication.

    Deux types de difficultés :
    1. Les difficultés verbales : comptent avec peine surtout mentalement et maîtrisent mal les symboles et les opérations arithmétiques.
    2. Les difficultés non verbales : comprennent et manipulent mal la nature des nombres, manipulent mal les ordres de grandeur et les estimations, ont des difficultés de représentation spatiale.

    Épidémiologie

    • trouble de la lecture et de l’écriture : 10-20% des enfants en âge d’être scolarisés
    • trouble du calcul : 5-6%

    Comorbidité

    Les troubles de la communication et des apprentissages sont souvent associés et s’accompagnent de :

    • sentiments de frustration et de découragement
    • manque d’estime de soi
    • retrait ou rejet social
    • troubles anxieux ou dépressifs
    • déficit de l’attention/hyperactivité
    • échec scolaire
    • difficultés d’attention et d’automatisation

    Étiologie

    Ces troubles sont souvent associés aux problèmes familiaux et sociaux, à la pauvreté et aux malentendus culturels entre les familles et l’école.

    Facteurs génétiques

    Les troubles de la communication et des apprentissages se retrouvent souvent dans les mêmes familles mais ne sont pas hérités directement. La vulnérabilité aux problèmes phonologiques est plus ou moins prononcée.

    Facteurs neurobiologiques

    Les difficultés liées au calcul résident dans :

    • les processus automatisés qui sont peu développés
    • les fonctions exécutives qui les sous-tendent ne se développent pas normalement

    Conclusion

    Les troubles restent mal définis et sont mal connus. Ils cachent beaucoup d’incompréhension et de souffrance. Les scientifiques tentent encore aujourd’hui de mieux les comprendre pour pouvoir mieux les accepter et les maîtriser.

    Troubles de l’humeur

    Ces troubles se manifestent au travers d’un changement marqué et prolongé des émotions de l’enfant ou de l’adolescent. Ce changement se caractérise par :

    • des sentiments de dépression et de désespoir
    • un manque d’intérêt
    • une réduction du niveau d’activité
    • une agitation maniaque

    Les symptômes les plus fréquents sont : la réduction du taux d’activité, l’agitation maniaque, l’irritabilité, les sentiments de dévalorisation et de culpabilité, la fatigue, le manque d’énergie et les idées suicidaires.

    Ces troubles sont définis et diagnostiqués par les mêmes critères que pour les adultes. Les trois troubles de l’humeur sont : le trouble dépressif majeur, le trouble dysthymique et le trouble bipolaire.

    Trouble dépressif majeur

    Il se caractérise par :

    • 1 ou 2 épisodes dépressifs
    • d’au moins deux semaines chacun
    • une distinction visible entre le fonctionnement normal et les périodes de trouble

    Symptômes

    • humeur dépressive
    • désintérêt
    • insomnie/hypersomnie
    • agitation/ralentissement
    • fatigue
    • pensées de mort

    Trouble dysthymique

    • période dépressive d’au moins un an durant laquelle les épisodes sont moins distincts mais durent plus longtemps.
    • symptômes moins prononcés mais plus chroniques
    • périodes de rémission sont plus courtes que deux mois

    Symptômes

    • humeur dépressive toute la journée
    • perte de l’appétit
    • insomnie/hypersomnie
    • baisse d’énergie

    Trouble bipolaire

    Les individus bipolaires passent d’une élévation de l’humeur et d’un surcroît d’énergie à une baisse et une réduction du niveau d’énergie. Il se traduit par des symptômes de manie et de dépression.

    La manie dure au minimum une semaine et se caractérise par une humeur élevée, euphorique ou irritable.

    L’hypomanie est une anomalie de l’humeur évidente mais moins marquée et plus brève.

    • trouble bipolaire 1 : au minimum un épisode de manie
    • trouble bipolaire 2 : au minimum un épisode d’hypomanie suivi d’un épisode dépressif
    • trouble bipolaire 3 : symptômes récurrents de manie et de dépression (mais sans épisodes dépressifs)

    Symptômes

    • augmentation de l’estime de soi
    • augmentation de l’énergie
    • irritabilité
    • moins de sommeil
    • parle tout le temps
    • souvent enfants agressifs
    • fuite des idées : n’accomplissent pas grand chose car les idées les interrompent
    • idées de grandeur et sans fondement : certains pensent qu’ils sont un don du ciel, l’estime de soi est fragile et quand elle disparaît la chute est considérable et mène à la dépression. Les symptômes psychotiques aggravent considérablement les manifestations du trouble.

    Suicide

    Le suicide est la principale cause de mortalité liées aux troubles de l’humeur car :

    • les tentatives de suicide sont plus sérieuses
    • un tiers ont des idées suicidaires
    • 6-12% font des tentatives sérieuses

    Troubles anxieux

    Il existe sept troubles majeurs : angoisse de la séparation, phobie spécifique, anxiété sociale, trouble obsessionnel-compulsif (TOC), trouble de la panique, état de stress post-traumatique et l’anxiété généralisée.

    Ces troubles ne sont pas passagers et se caractérisent par une détresse extrême non réaliste qui ne peut être calmée par des gestes rassurants ou par l’évidence. L’enfant évite ce qu’il redoute, il fuit et cela perturbe l’ensemble de son développement.

    Angoisse de la séparation

    • peur excessive d’être séparé des parents, l’enfant anticipe la séparation (par exemple il peut déjà avoir peur la veille), il vit dans le futur
    • les enfants sont malheureux mais quand ils sont à la maison avec les parents
    • frein pour la sociabilité et la scolarité
    • enfants souvent trop collants

    La phobie spécifique

    • peur extrême d’un objet particulier ou d’une situation qui n’est pas réellement dangereuse.
    • la pensée ou la présence peut agiter l’enfant et amener des crises de panique.
    • les enfants sont toujours aux aguets, ils recherchent ce qu’ils craignent pour l’éviter à tout prix.

    L’anxiété sociale

    Elle consiste en une peur prononcée d’être évalué négativement, d’être critiqué ou rejeté. L’enfant a peur du regard social, des difficultés à rentrer en contact avec l’autre car il voit l’évaluation négative partout.

    L’enfant évite de nombreuses situations et essaie de passer inaperçu. Il a des difficultés sociales majeures ce qui le fait souffrir en silence.

    Les cinq situations les plus redoutées sont : lire en classe à haute voix, les performances musicales ou sportives, se joindre à une conversation et commencer une conversation.

    Le trouble obsessionnel compulsif (TOC)

    L’enfant présente des obsessions et des compulsions intrusives qui mènent à une détresse extrême.

    Les obsessions se caractérisent par des pensées ou des impulsions étrangères qu’il n’arrive pas à éviter. Ce sont des besoins impératifs reflétant une peur irrationnelle.

    Les compulsions sont des actes répétitifs pour diminuer ou éviter l’anxiété. Il agit contre sa volonté (exemple : compulsions de lavage).

    Les obsessions provoquent de l’anxiété qui provoquent des compulsions qui amènent un soulagement passager mais qui ne suffit cependant pas.

    C’est le trouble le plus grave des troubles anxieux car ils monopolisent l’attention, prennent un temps considérable et comportement des intrusions pénibles. Il perturbe gravement les relations familiales et sociales.

    Le trouble de la panique

    • l’enfant est atteint d’attaques de panique soudaines et inattendues qui ne peuvent être expliquées par une menace extrême, par une maladie ou la toxicomanie.
    • la détresse provient moins des attaques elles-mêmes que des préoccupations constantes et l’hypervigilance qu’elles entraînent. Les enfants se plaignent souvent d’avoir peur même quand ils ne sont pas paniqués.
    • les crises conduisent à des comportement d’évitement de plus en plus prononcés et handicapants. L’enfant ne veut pas rester seul, il doit être accompagné et est agoraphobe.
    • Il fait une interprétation catastrophique d’événements anodins et est absorbé par ces préoccupations.

    L’état de stress post-traumatique

    Ce trouble survient à la suite d’un événement traumatique extrême. Il peut toucher directement l’enfant ou atteindre un proche. Ce trouble envahit la mémoire car l’événement est revécu à travers des cauchemars ou des flash-backs. L’individu tente de maîtriser ce traumatisme mais échoue à chaque fois.

    Cet état provoque une augmentation de l’agitation et de l’agressivité ainsi qu’un retard du développement. Il se traduit aussi par une anesthésie émotionnelle car l’enfant paraît détaché et désintéressé.

    L’anxiété généralisée

    Elle est caractérisée par une hyperanxiété persistante. L’enfant se préoccupe d’un peu tout, de manière extrême ou incontrôlable.

    Les enfants hyperanxieux n’ont pas besoin de raisons pour avoir peur. Ils se font du souci pour tout. Les préoccupations changent mais elles sont toujours irréalistes (souvent des soucis d’adultes comme la santé, le travail, les finances des parents, les examens). Ils doutent de leurs compétences et ont peur des exigences extrêmes.

    Troubles du comportement

    Les troubles du comportement se manifeste à travers deux phénomènes proches mais distants : l’agressivité et la violence. L’agressivité recense des actions ou des gestes délibérés dont le but est de faire du mal. La violence est une forme extrême d’agressivité qui ont des conséquences autant juridiques que cliniques. Tout acte de violence est agressif mais les actions agressives ne sont pas toutes violentes.

    Trouble oppositionnel avec provocation

    Il regroupe un ensemble de comportements négativistes, hostiles ou provocateurs, persistant pendant au moins six mois. Ce trouble est accompagné d’au moins quatre des manifestations suivantes :

    • se met souvent en colère
    • conteste souvent ce que disent les adultes
    • s’oppose ou refuse de se plier aux règles
    • embête délibérément
    • fait porter à autrui la responsabilité de ses erreurs
    • souvent susceptible ou agacé par les autres
    • souvent fâché
    • souvent méchant

    La perturbation des conduites entraîne une altération du fonctionnement social, scolaire ou professionnel et ce trouble peut évoluer en un trouble des conduites, ou de la personnalité antisociale.

    Trouble des conduites

    La symptomatologie dépasse un cadre oppositionnel par sa gravité : comportements plus graves, bafouent les droits d’autrui et les règles sociales et par sa persistance : au moins trois critères au cours des 12 derniers mois et au moins un au cours des 6 derniers mois.

    Troubles d’apprentissage et technologies

    Les troubles d’apprentissage sont liés à des difficultés du traitement de l’information. Ils touchent surtout les domaines de l’attention, de la mémoire et les facultés à lire et écrire. Ces troubles peuvent s’atténuer et même disparaître si on les repère suffisamment tôt. Ces dernières années, de nombreux outils, notamment technologiques, ont été développés afin de soutenir les élèves dans leur parcours scolaire. En ce qui concerne les troubles de l’écriture, les outils technologiques apportent une aide indispensable à la réussite scolaire.

    On peut citer le logiciel WordQ, qui suggère des mots à l’élève lui permettant ainsi de se focaliser sur sa rédaction et sur le contenu au lieu d’être sans cesse anxieux quant à son orthographe. Il se présente comme une barre d’outils qui se superpose au logiciel de traitement de texte ou du navigateur internet. En fonction des premiers caractères saisis, il fait apparaître une liste de mots parmi lesquels l’utilisateur peut choisir. L’utilisation de ce logiciel permet aussi aux élèves de rédiger des textes d’une longueur plus longue (qui se limitait avant à une dizaine de lignes) avec un vocabulaire plus recherché. Une recherche a montré que les erreurs répétées commises par les élèves ayant un trouble de l’écriture gênent fortement la mémorisation de la bonne orthographe. Les logiciels d’aide à l’écriture permettent donc aux élèves de mémoriser l’orthographe correcte en proposant les bonnes réponses. Ces aides ne permettent pas de faire disparaître le trouble mais permettent aux élèves de se revaloriser, de prendre confiance en eux et d’avoir confiance en leur réussite scolaire.

    En plus, des prédicteurs de mots, il existe aussi des logiciels d’organisateur d’idées. Cela permet à l’élève d’organiser ses idées sous forme de schéma en les écrivant et les reliant.

    Références

     


    ajouté par PB (21), le 29/11/17 - avec l'aimable autorisation d'Edutechwiki

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